La précarité de l'entrepreneuriat porté par les femmes
Les entrepreneures de l'étude
Préambule de Marie Eloy
Alors que l’envie d’entreprendre est présente chez 35% des femmes, que l’heure est à la valorisation et à l’encouragement de l’entrepreneuriat, nous alertons sur la précarité des dirigeantes d’entreprise.
48% des dirigeantes ne se rémunèrent pas du tout. 77% des entrepreneures de moins de trois ans gagnent moins de 1500€ par mois.
Pourquoi ? Contrairement aux hommes, il n’existe pas de culture du réseau chez les dirigeantes d’entreprise. Pourtant, 25% à 70% du chiffre d’affaires d’une petite entreprise vient de son réseau.
Cette précarité est évidemment terrible pour chacune des dirigeantes concernées, qui sortent des chiffres du chômage et n’y ont plus droit.
En parallèle, la France se prive de l’impact économique global des femmes et de leur rôle clé dans les transitions et les enjeux de dynamisation des territoires, de collaborations locales, de RSE et d’emplois.
Pour soutenir ces TPE disséminées partout en France, le levier le plus efficace est de les inciter à s’entourer et à rejoindre un réseau, comme le montre cette étude. C’est dans un réseau, avec leurs pairs que les dirigeantes développent leur leadership, leurs compétences, leur visibilité, leur stratégie, leur impact et leur chiffre d’affaires.
Nous ne pouvons pas continuer à faire semblant de penser qu’il est normal de ne pas vivre de son activité.
Pour y remédier, il est indispensable de reconnaître le rôle des réseaux féminins et de percevoir les dirigeantes d’entreprise comme une force inestimable pour notre pays.
Marie Eloy – Présidente & Fondatrice de Bouge ta Boite
Leur entreprise est leur activité principale.
A l’image de l’entrepreneuriat en France, les dirigeantes sont à 97% à la tête de petites entreprises.
Les TPE sont indispensables à l’activité économique de notre pays.
Elles créent leur propre emploi., dynamisent leurs territoires et répondent aux enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux.
Reconnaître leur apport à notre société et les soutenir à la hauteur de cet apport est essentiel.
La précarité des entrepreneures
Les entrepreneures ont donc plus de difficultés à se rémunérer : les auto-entrepreneures déclarent en moyenne un revenu 18,6 % plus faible que les hommes tous secteurs confondus.
La moitié des dirigeantes ne se rémunèrent pas du tout lorsqu’elles sont isolées.
L’entrepreneuriat des femmes est essentiellement issu de la reconversion et est porté par le sens. L’âge moyen est de 46 ans pour les femmes, 37 ans pour les hommes.
La posture, les codes, les compétences de l’entrepreneuriat sont donc à acquérir.
Contrairement aux hommes qui vont réseauter de façon formelle ou informelle, les entrepreneures restent isolées par manque de temps, manque de moyens, manque de légitimité et absence d’identification dans les réseaux.
Les entrepreneures ne représentent que 15 à 20% des réseaux mixtes (hors financement).
Pour aller + loin
55% des entrepreneures ne peuvent pas citer une dirigeante d’entreprise tant elles manquent de rôles modèles auxquels s’identifier.
60% des entrepreneures déjà en activité n’ont pas fait de business plan.
Les dirigeantes de TPE ne sont que 12,5% à se financer, en dehors de leurs économies.
La nécessité de ne pas rester isolée
Le nombre de dirigeantes qui se rémunèrent grimpe drastiquement au bout d’un an de présence dans un réseau comme Bouge ta Boite.
Plus les dirigeantes sont actives sur le long terme, plus elles assurent leur rémunération et la pérennité de leur entreprise, grâce à leurs pairs, à leur visibilité locale et leur ancrage économique.
Au bout de 4 ans dans le réseau, la quasi-totalité d’entre elles se rémunèrent.
L’IMPACT d’un réseau :
- Assurer la pérennité de son entreprise
- Vivre de son activité
Le réseau favorise la pérennité des entreprises
Les dirigeantes du réseau déclarent que faire partie du réseau favorise leur développement économique :
Grâce au réseau Bouge ta Boite, quelle que soit leur longévité dans le réseau, les dirigeantes réalisent en moyenne 8000€ de chiffre d’affaires supplémentaire.
Le réseau est l’outil indispensable des entrepreneures pour passer de la précarité au développement économique de son entreprise.
Le réseau pour développer ses compétences et sa visibilité
UN RÉSEAU QUI VA AU-DELÀ DU DÉVELOPPEMENT DE SON CARNET D’ADRESSES :
POURQUOI DES RÉSEAUX FÉMININS ?
Tout groupe ayant une caractéristique commune facilite l’identification, la liberté de parole, l’authenticité et donc une progression plus efficace. On n’apprend jamais aussi bien qu’avec ses pairs.
Des entrepreneures soutenus & engagées
Le réseau Bouge ta Boite, entreprise à mission, a un devoir d’exemplarité sur l’accompagnement des TPE, membres de sa communauté, sur les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux.
Des ateliers RSE pour prendre conscience de son impact et faciliter le déploiement de la RSE dans chacun des entreprises ont lieu régulièrement dans toute la France, par des équipes formées sur ces sujets.
UNE FORTE CONSCIENCE RSE
Le réseau accélère la prise de conscience concernant les enjeux liés à la Responsabilité Sociétale des Entreprises.
75% des dirigeantes du réseau souhaitent inclure cette démarche dans leur stratégie.
Les chiffres de l'entrepreneuriat féminin : des entrepreneures manquantes
La France souffre d’un faible taux d’entrepreneuriat chez les femmes : 3,4% des femmes actives sont entrepreneures à comparer avec le Canada (13%) ou le Royaume Uni ( 6%).
L’OCDE estime que plus de 7 entrepreneurs manquants sur 10 sont des femmes, et estime que c’est une priorité.
33,5% des entreprises sont créées par des femmes ou par une gouvernance mixte.
21,6 % des entreprises sont créées par des fondatrices exclusivement (contre 61,3% d’hommes).
La France souffre donc d’un entrepreneuriat porté par les femmes manquant et précaire.
Avec des entrepreneures disséminées sur tout le territoire, les réseaux féminins sont efficaces pour combler ce delta et rééquilibrer l’égalité des chances. Ils savent convaincre les entrepreneures une à une de rejoindre un réseau, les fédérer, les sortir de l’isolement, les soutenir dans la création ET, tout aussi important, dans le développement de leur TPE. Ils savent développer leur potentiel et leur donner les codes et la posture de l’entrepreneure.
Mais, en France, les réseaux féminins ne sont pas reconnus et soutenus à la hauteur des enjeux comme au Canada ou aux Etats-Unis.
Si nous croyons dans les dirigeantes d’entreprise et dans leur capacité à changer le monde, il faut accélérer et soutenir davantage les réseaux féminins et les actions en faveur de l’égalité des réseaux d’accompagnement
Comme pour l’environnement, nous n’avons plus le temps de faire semblant de soutenir l’entrepreneuriat porté par les femmes.
« Accélérer l’Egalité en développant, ensemble et avec audace, la place et l’impact des femmes dans l’économie »
